Comment bien utiliser notre mémoire en pilotage drone?

Les différents types de mémoire

Rappel : Les caractéristiques des mémoires

Ce sujet a été abordé en cours théorique lors de formation de télépilote professionnel ou en formation catégorie ouverte. Le télépilote se doit d’utiliser ces mémoires comme éléments importants de sécurité. Que ce soit en catégorie ouverte, en loisir ou en professionnel, ce mode d’utilisation est applicable. Rappelons que nos mémoires court et long terme sont disponibles à tout moment mais que c’est à nous de les solliciter.

Le cerveau dispose de plusieurs types de mémoire :

  • La mémoire sensorielle
  • la mémoire à court terme
  • La mémoire de travail
  • La mémoire à long terme

Que ce soit pour le pilotage d’avion, d’ulm ou de drone, nous nous devons d’utiliser de la meilleure façon 2 types de mémoire. Ces mémoires seront exploitées dans différentes phases de vol avec chacune ses avantages propres :

  • La mémoire court terme :
    • Accès rapide
    • Quantité limitée dinformations (7 environ)
    • Trés sensible aux interruptions
    • Durée de stockage 30 secondes environ
  • La mémoire long terme :
    • Temps d’accès plus grand
    • quantité illimitée d’informations
    • moins sensible aux interruptions
    • A réactiver régulièrement pour la maintenir opérationnelle

Notre cerveau est habitué à nous rendre service depuis longtemps”

Quand utiliser l’une ou l’autre de ces mémoires ?

 A mon avis, il représente un danger pour nous car il peut, de lui-même, nous proposer des solutions inadaptées. Lors de situations tendues ou stressantes dues au danger, à un évènement imprévu comme une panne par exemple ou la pénétration non contrôlée d’une tierce personne dans le périmètre de sécurité, peut amener le cerveau à rechercher le plus rapidement possible, une solution qui devrait vous “convenir”.

La mémoire court terme ou immédiate

Exemple type d’utilisation de la mémoire court terme avant décollage de votre drone:

Les faits :

  • vous décollez votre drone et les essais des différents axes à quelques centimètres du sol se sont révélés corrects. Vous prenez une altitude d’attente. Vous constatez qu’il ne se comporte pas normalement.
  • A cet évènement, votre cerveau peut très bien vous rappeler que vous avez changé une hélice hier et qu’il est probable qu’elle ne présente pas la même souplesse que les autres…et donc que la situation est normale , vous continuez votre vol.

Analyse de l’évènement :

  • En fait, votre cerveau vous propose une solution rapide qu’il a rencontrée la veille et qu’il vous restitue en premier. “Probablement l’hélice changée
  • A ce niveau, on ne doit pas chercher la cause mais agir rapidement avec la solution la plus adaptée
  • Afin d’orienter les propositions du cerveau et lui donner la capacité à vous aider comme vous l’avez prévu, vous allez citer les actions à réaliser dans la situation prévue (exemple : comportement anormal au décollage!!)

Comment “mettre en mémoire les actions à réaliser”

Vous annoncez si possible à haute voix les différents éléments (les pilotes en général le font aisément sans état d’âme)

  • exemple avant décollage :
    • “mise en route : coupure immédiate si problème
    • “tests des commandes 3 axes : En cas de problème ou comportement anormal, j’essaie de poser l’appareil et je le crashe dans la zone prévue si pas de poser possible (coupure moteur si équipé)”
  • Nous avons à ce niveau utilisé la presque totalité de la capacité de la mémoire court terme.
  • Par cette préparation mentale, vous aurez probablement évité un évènement beaucoup plus grave

Conseil : l‘appel à la mémoire court terme est à utiliser à chaque phase de vol qui peut être plus délicate qu’une autre ou pour laquelle il faudra porter un maximum d’attention et être en mesure de réagir rapidement sans tergiverser.

Un autre exemple d’appel à la mémoire court-terme : l’atterrissage du drone

Le contexte :

  • Vous avez atterri des centaines de fois, et bien sûr avec une grande réussite.
  • A proximité du lieu d’atterrissage, vous ne prenez pas compte de votre environnement (arbres, murs, fils électriques) car vous étes encore concentrés sur votre mission.
  • Sachant que cette opération d’atterrissage a été réalisée un grand nombre de fois, votre confiance en vous et dans le comportement du drone est presque totale.

Ce qu’il aurait fallu faire :

Annoncer à haute voix: (on est à ce moment là dans la phase de vol juste avant d’entrer en atterrissage)

  • “je rentre dans la phase d’atterrissage, je change de pilotage”
  • “le vent” (rafales..)
  • Environnement” (se remémorer les dangers ..lignes électriques, buissons, arbre, personnel..)
  • Crash” si j’ai un problème près du sol, je le pose même durement si je ne peux réaliser un atterrissage maitrisé sans risque pour le personnel

Ce n’est qu’une façon de se rappeler que l’on se trouve dans une autre situation par rapport à la phase de vol de quelques minutes auparavant, la mission bien accomplie nous ayant également donné un peu d’euphorie.

Vous pouvez aussi vous créer un memo technique comme A-V-E-C A- atterrissage, V- vent E- Environnement, C- Crash

LA MEMOIRE LONG TERME

Objet :

  • Elle permet le stockage d’un grand nombre d’informations mais il faut penser à la réactiver. Elle sera plus utile lors de phases de vol plus longues. Elle pourra aussi être un complément des procédures établies.
  • la mémoire à long terme (MLT) est la mémoire qui permet de retenir, de manière illimitée, une information sur des périodes de temps très longues (années).

Exemple utilisation mémoire long terme durant une phase de vol avec vent latéral important

Nos qualités de pilotage vont orienter notre attitude et peut-être oublier de gérer quelques évènements.

Il faut simplement se remémorer :

  • Le drone peut avoir des difficultés pour assumer le vent latéral
  • Les batteries vont perdre de l’autonomie
  • En cas de fortes rafales, je peux perdre le contrôle
  • Si le GPS n’est plus opérationnel, la dérive va représenter une difficulté de pilotage importante
  • etc

En fait, il s’agit lors de ces phases de vol plus longues de savoir de quelles mémoires nous disposons. Cela signifie qu’il faut avant le vol se remémorer celles qui peuvent être utiles. Elles ne disparaitront pas de notre cerveau car elles sont stockées pour une période.

Il faut également apprendre à les mémoriser. Lorsqu’on estime que l’on vient de réaliser une phase de vol intéressante pour l’avenir, il faut essayer de la mémoriser par différents moyens : la reporter par écrit, en faire un élément de briefing, l’associer à un autre élément de mémoire.

Notre conclusion :

C’est durant mes nombreux vols drone, ULM ou avion que j’ai pu apprécier l’utilité de la maitrise de ces mémoires et que j’ai pu éviter de graves accidents.

Notre organisme de formation au télépilotage de drone ALP ULM DRONE accentue tout particulièrement tous les processus et aides mnémotechniques pouvant assurer une plus grande sécurité. N’hésitez pas à nous interroger !

BONS VOLS A TOUS

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